Épiphanies parisiennes

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  Il y a ces petits instants précieux de disponibilité qui ne se révèlent qu’en flânerie solitaire, ceux qui ré-enchantent sa vision de la ville. Le quotidien et le regard blasé se tapissent momentanément dans les caniveaux et soudain, grâce à une simple vue à un moment donné, la sérendipité parisienne brille allègrement sur les pavés. Ces inédits esthétiques surgissent au coin d’une rue, entre du grouillant et de la quiétude. Lorsque l’esprit prend le temps, le pouls et flaire une atmosphère qui s’ouvre à soi, ici et maintenant…

Après avoir traversé une marée de touristes devant le parvis de Notre-Dame qui me sonne un peu, je tombe sur le croisement des rues d’Arcole et Chanoinesse. C’est une dimension ouverte, une gamme de gris élégants, une brèche atmosphérique qui me rapproche du Paris d’Eugène Adget et de Walter Benjamin. Un ça a été en devenir. Paris, familière et méconnue à la fois, une échappée poétique dans des rues qui m’étaient jusqu’alors inconnues comme lorsque je me rends à une station de métro dont j’ignorais l’ambiance de quartier.

Le temps semble suspendu, quelque chose dans la pierre et dans le temps qu’il fait me donne la sensation de toucher du bout des yeux ce qu’est l’essence de Paris. Une lanterne, un mur, un pan de trottoir font surgir quelque chose de lointain comme si, bien qu’elle se caractérise par sa densité galopante, la ville était surtout taillée sur mesure pour le flâneur solitaire, dans une rue nue, à peine fréquentée où le brusque n’existe plus et où la rêverie prend enfin ses aises.

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